5 Photographes

Emmanuel Joly et Marie-Reine Mattera

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Si vous parlez de diversité culturelle à Emmanuel Joly et Marie-Reine Mattera, ils vous parleront angle de vue, point de vue. Ainsi de la série Diptyques – fortement travaillée par la question du cadre – dans laquelle le foisonnement de la diversité est autant formulé par les angles de vues des images que par les sujets qui les habitent.

Sur un des volets des Diptyques, la prise de vue est toujours faite de l’intérieur d’une voiture, vitre baissée ou non. L’un d’eux montre un passant photographié dont le regard est attiré par l’intérieur du véhicule. Sur un autre volet, cinq personnes attendent l’autobus sans se parler, cinq directions différentes absorbent leur attention. À l’intérieur du large cadre noir de la fenêtre que dessine la prise de vue effectuée à partir d’une voiture, s’additionne un cadre supplémentaire, plus petit, mais lui aussi cerclé de noir: feux de circulation, phares de ceux qui arrivent, etc.

Sur l’autre volet des Diptyques, le cadre s’attarde aux jambes et aux pieds de passants anonymes qui se déplacent dans la ville, il rend la chaussée particulièrement prégnante. Dans cette série de passants affairés et sans visage, les chiens marchent du même pas que leur maître. Seuls les enfants paraissent se mouvoir dans un autre rythme.

Avec cette série, Joly et Mattera louvoient autour de la question du groupe ou de la communauté. Ici pas de communauté. Un chien ou un enfant accompagne ces anonymes parfois. Mais jamais de groupes, ni même de couples, que des gens seuls qui parcourent la ville, que des individualités dans un océan de diversité – dont la photographie parvient ici à montrer la mystérieuse beauté.

www.lukasphotos.com et www.mattera.ca

Gilbert Duclos

autoportrait-de-gilbertduclos« Pour moi la rue est le lieu privilégié de toutes les rencontres, un espace public ouvert à tous sans distinction de races ou de statut social. Le riche y rencontre le pauvre, l’excentricité s’entrechoque avec l’orthodoxie. Photographier la rue, c’est finalement rendre compte de la vie, de la vraie vie ».

www.gilbertduclos.com

Olivier Hanigan

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« Faire du portrait est ce que je préfère parce que ce sont les visages qui révèlent l’être humain. C’est ce qui me pousse à voyager. Il y a probablement une quête personnelle à faire à travers l’autre, qu’on fait tous pour se comprendre.

Pour ce qui est du thème, je cherchais à représenter des sujets qui éclatent de rire. Pour moi, le rire est le propre de l’homme. Je voulais aller chercher quelque chose que nous avons tous à l’intérieur de nous, quelles que soient la religion, la culture et l’origine ethnique.

J’ai fait mes photos à la lumière naturelle, sans flash, sans maquillage, sans assistant, juste en prenant le temps de créer le contact avec les sujets. Quelques-uns ont été faciles à photographier, d’autres m’ont demandé plus de temps.

Je trouve qu’en général, les cultures sont assez ouvertes les unes sur les autres, il faut seulement être curieux. J’ai déjà rencontré quelqu’un en voyageant, qui me disait: Moi j’habite sur une île, avec une forêt au milieu et un volcan au centre, entouré d’eau. C’était Montréal. Sa description était très exotique. On parle toujours des bons côtés de notre culture finalement ».

www.haniganphotography.com

Yves Beaulieu

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« Dès le premier jour du projet, j’ai su que je voulais observer les gens dans leurs activités quotidiennes. La difficulté a été de trouver les personnes qui acceptent de participer au processus et être observées sur une longue période, parfois à plusieurs reprises. Je n’expliquais pas beaucoup, parlais peu et passais en moyenne trois heures avec eux.

En général, je cherche des sujets qui suggèrent des émotions plurielles.

J’aime l’ambiguïté dans les images, l’intemporalité des choses. J’ai toujours besoin de longs moments de réflexion après une prise de vue.

Pour moi, la diversité culturelle n’est pas uniquement axée sur l’origine parce qu’en fin de compte, on a tous les mêmes préoccupations : manger, dormir, se vêtir, communiquer autour de nous. À chaque jour, les expériences de tout un chacun sont semblables, nous ne sommes pas si différents les uns des autres, mais il y a une forme d’unification commune. Ce qui nous différencie davantage est la situation économique qui isole certaines personnes des autres ».

www.beaulieuphoto.com

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