Diversité Culturelle

Définition de la diversité culturelle

Au Canada, la plus grande vague d’immigrants s’est amorcée, de la fin des années 70 à aujourd’hui alors que Pierre Eliott Trudeau en était le Premier ministre. Il a été le premier pays au monde à adopter une politique officielle de multiculturalisme en 1971.

Ce faisant, le pays a proclamé la valeur et la dignité de tous les Canadiens et Canadiennes, sans égard à leurs origines raciales ou ethniques, à leur langue ou à leur confession religieuse. La politique canadienne du multiculturalisme a confirmé également les droits des peuples autochtones et le statut des deux langues officielles du pays.

Le gouvernement fédéral affirme que l’expérience canadienne a prouvé que le multiculturalisme encourage l’harmonie raciale et ethnique ainsi que la compréhension interculturelle, et décourage la marginalisation, la haine, la discrimination et la violence.

Tandis que Trudeau mettait le Canada sur la carte, René Lévesque francisait les dirigeants du Québec. Au Québec, le terme de diversité culturelle s’exprime surtout par l‘aspiration des peuples à se développer dans un environnement favorable à l‘épanouissement, sur le plan international, de toutes les cultures, dans le cadre d‘un vrai dialogue des cultures entre elles. Le principe de cette diversité culturelle propose une conception moderne du monde basée sur le respect des pluralités. Dans ce contexte, les États et les gouvernements soucieux de préserver leur capacité à soutenir la culture par des politiques ont adopté une approche proactive basée sur le principe de la diversité culturelle et qui souligne la double nature des biens et services culturels.

Cela implique la reconnaissance du fait que la production culturelle est essentielle à la cohésion sociale, à l‘identité, et qu’elle est intimement liée à l‘expression des idées et valeurs d‘une société. Le Québec a été le premier état au monde à avoir approuvé la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée à la 33e session de la Conférence générale de l‘UNESCO en 2005.

Nous apprécions la définition suivante car elle rejoint notre préoccupation à se sensibiliser aux autres cultures en racontant et en exposant les différences : « La diversité culturelle est un concept servant à décrire l’existence des différentes cultures au sein d’une société et à promouvoir cette diversité.3» L’UNESCO est le fer de lance du mouvement de soutien pour une « société mondiale multiculturelle ».  En 2001, l’organisation mondiale a adoptée à Paris la « Déclaration universelle sur la diversité culturelle », énoncée en 12 articles.

Trois d’entre eux reflètent bien la vision du projet que nous souhaitons mettre en espace auprès du public.

Identité, diversité et pluralisme

ARTICLE 1 La diversité culturelle, patrimoine commun de l’humanité

« La culture prend des formes diverses à travers le temps et l’espace. Cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l’humanité.
Source d’échanges, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoine commun de l’humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures. »

Nous aimons cette idée de pluralismes propres aux civilisations passées et futures, prétendant que nous avons besoin les uns des autres pour évoluer.

Diversité Culturelle et droits de l’homme

ARTICLE 6 Vers une diversité culturelle accessible à tous

« Tout en assurant la libre circulation des idées par le mot et par l’image, il faut veiller à ce que toutes les cultures puissent s’exprimer et se faire connaître. La liberté d’expression, le pluralisme des médias, le multilinguisme, l’égalité d’accès aux expressions artistiques, au savoir scientifique et technologique – y compris sous la forme numérique – et la possibilité, pour toutes les cultures, d’être présentes dans les moyens d’expression et de diffusion, sont les garants de la diversité culturelle. »

Nous endossons cette liberté d’expression et d’accès à la connaissance par le mot et surtout par l’image, dans le contexte du présent projet.

Diversité culturelle et créativité

ARTICLE 7 Le patrimoine culturel, aux sources de la créativité

« Chaque création puise aux racines des traditions culturelles, mais s’épanouit au contact des autres. C’est pourquoi le patrimoine, sous toutes ses formes, doit être préservé, mis en valeur et transmis aux générations futures en tant que témoignage de l’expérience et des aspirations humaines, afin de nourrir la créativité dans toute sa diversité et d’instaurer un véritable dialogue entre les cultures. »

Le design d’événement nous apparaît être un moyen de création visant à faire prendre conscience de la richesse des autres et à ouvrir au dialogue.

La diversité culturelle est également présentée comme l’antithèse de l’uniformité culturelle dans Wikipédia. Dans cet esprit, l’uniformisation est le processus qui y mène. « Parlant une seule langue, leur projet fut contrecarré par Dieu qui multiplia les langages afin que les hommes ne se comprennent plus. Ainsi les hommes se dispersèrent sur la terre. » La métaphore de la Tour de Babel illustre bien cette représentation des différences culturelles qui peut diviser les peuples. En s’attaquant à la réalisation de « Babel », son réalisateur Alejandro Gonzales Inarritu, croyait qu’il aborderait cette thématique au départ. À l’arrivée il a constaté que le film portait beaucoup plus sur les valeurs communes qui nous rapprochent en tant qu’êtres humains. « Notre bonheur est déterminé par des éléments très différents d’une culture à l’autre mais nous partageons tous les mêmes douleurs. À mon sens, il serait plus sain de célébrer les différences culturelles.»

Définition de l’actualité

Ne serait-ce pas à travers ces différences que peuvent se révéler nos ressemblances ? L’actualité, plus précisément la photo de presse, nous apparaît dès lors comme un moyen d’exposer cette diversité culturelle, pour mieux comprendre l’autre, apprendre de l’autre. De fait, le photographe de presse pose sur l’actualité un regard singulier, souvent impertinent, jamais banal, qui force le lecteur à voir autrement la réalité. Sa position privilégiée au moment où un récit se déroule lui permet de nous montrer ce qu’il voit, que nous ne voyons pas. En ce sens, il témoigne du moment présent, résultant d’une trame du passé et dont on ignore encore la suite.

De notre point de vue, l’actualité est une mosaïque composée d’une multitude de fragments d’information reflétant la diversité culturelle planétaire. Lors d’un discours prononcé à l’Université d’Été de l’Assomption en France au mois d’août 2006, Bruno Frappat, président du directoire Bayard-Presse, a définie l’actualité comme un récit sans fin. Nous citons ici un extrait de son exposé qui soutient bien notre vision.
« Strictement parlant, l’actualité c’est bien ce qui se passe, ce qui est actuel. Donc ce qui s’oppose au passé, qui n’est plus de l’actualité, et au futur, qui ne l’est pas encore. C’est ce que disent les dictionnaires. En quoi ils sont un peu simplistes car si l’on ne comprend pas que l’actualité est traversée, travaillée par le passé, on ne comprend rien à ce qui se passe. Au Liban, en Palestine, en Israël… Définition très étroite que ce présent ».
« L’actualité ce ne serait donc rien du passé, rien du futur ? Mais alors c’est quoi, cette fine pointe fugitive des derniers instants que nous venons de traverser ? Quelle est l’épaisseur de ce temps immédiat ? La définition de l’actualité ne serait-ce pas plutôt l’ensemble de ce qui se passe, mais éclairé, justifié, préparé, par tout ce qui s’est passé avant ce qui se passe ? Et ce qui se passe n’est-il pas la préparation de tout ce qui va se passer ? En ce sens, on peut dire en effet que l’actualité est un donné, un résultat, un aboutissement, dont on fait un récit, un continuum, une histoire qui a commencé il y a très longtemps, dont nous vivons un épisode qui annonce des suites. L’actualité, c’est un bout du chemin. Pas d’actualité sans résumé des chapitres précédents. Pas d’actualité sans à suivre ».

Brève histoire et statistiques

Afin d’illustrer cette idée de diversification et de rapprochement qui nous caractérisent dans le temps, il semble que nos descendants éloignés, l’Homo erectus, aient évolué par-à-coups là où ils se trouvaient jusqu’à l’humanité moderne par le biais de la diffusion génétique ou en d’autres termes, l’accouplement avec des étrangers.

Nous savons maintenant que nous sommes les descendants lointains de singes qui vivaient en Afrique il y a cinq millions d’années. « La principale différence qui nous distingue des chimpanzés et des gorilles est qu’au cours des trois derniers millions d’années, nous avons été formés moins par la nature que par la culture. »

Un peu plus près de nous en Nouvelle-France, huit cents engagés arrivèrent en 1664. D’abondantes émigrations suivirent durant les décennies suivantes et produisirent de nombreux descendants et ce, peu de temps avant la conquête des Anglais. On les a appelé Canadiens puis Canadiens français, et enfin, Québécois. D’autres vagues d’immigration ont continué d’enrichir cette mixité culturelle. Le Canada reste un des rares pays industrialisés à accueillir une immigration internationale importante mais le Québec possède un des taux de concentration de l’immigration internationale les plus élevés en Amérique du Nord.
De 1946 à 1986, l’immigration a constitué un apport migratoire considérable de 1 100 000 personnes. Le nombre d’immigrants reçu au Québec a cependant beaucoup fluctué au cours des années. 48 000 nouvelles admissions8 sont prévues en 2007, ce qui représente une augmentation de plus de 56 % de l’immigration en quatre ans.
Une des caractéristiques fondamentales de l’immigration admise au Québec est sa diversité ethnoculturelle. Cette immigration internationale demeure toutefois un phénomène typiquement métropolitain.
Pour Montréal, la diversité culturelle est un pivot central incontournable qui ne peut être ignorée. Elle est peut-être moins accentuée dans les banlieues à l’extérieur de l’île, mais elle est quand même bien réelle.
« Un nombre croissant de quartiers peuvent être définis comme multiethniques. Cette réalité nouvelle par son ampleur et son extension change l’image que l’on se faisait des enclaves ethniques marquées par une ou deux communautés. » Les immigrants forment 28 % de la population montréalaise. Ils viennent avant tout de l’Europe (en tête dans 20 arrondissements) qui devance dans l’ordre l’Asie, les Amériques et l’Afrique. L’Italie constitue le principal pays de naissance des immigrants dans l’ensemble de la ville (mais aussi dans dix arrondissements). Haïti arrive au deuxième rang (mais au premier rang dans quatre arrondissements). Par contre, il occupe le premier rang parmi les immigrants des années 1991-2001, suivi de près par l’Algérie et la République populaire de Chine. La moitié des immigrants font partie d’une minorité visible comparativement à moins du dixième des non immigrants. Le principal groupe de minorités visibles est le groupe noir, qui arrive en tête dans 13 arrondissements chez les immigrants.

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